Oui, j’avais envie d’un titre festif ! Car l’actualité est un peu chargée en ce moment.
Et puis aussi, pour faire référence au cocktail d’émotions que vivent mes clients, mon entourage, moi. Rapport à l’actualité qui est quand même bien chargée en ce moment.

Il y a les préoccupations pro-perso qui bousculent déjà pas mal l’équilibre émotionnel. Et puis il y a la toile de fond, l’état général du monde, qui pour beaucoup prend de plus en plus de place dans la charge mentale.
Et on a clairement plus de contrôle sur l’un que sur l’autre. Donc pas facile de gérer un contexte anxiogène qu’on est plus ou moins forcé de subir.
Certains tentent de s’en abstraire. Même pas mal. Business as usual. Mais ils admettent souvent une fébrilité particulière, des tensions physiques, du mal à se concentrer ou des problèmes de sommeil.
D’autres sont envahis d’émotions négatives et ne parviennent plus à trouver de sens à leurs projets. A quoi bon ? Le monde part en vrille.
Entre les deux, il y a souvent alternance d’émotions contradictoires au cours de la journée. On vit normalement et au détour d’une information ou d’un article, l’amygdale sursaute et nous rappelle que nos repères sont quand même très bousculés depuis quelques temps, et que ça n’a pas l’air de s’arranger.
Et l’air de rien, ça pompe pas mal d’énergie. Surtout quand ça dure. Et surtout quand on lutte contre ses émotions.
Alors heureusement qu’on a cette capacité de distanciation, de rationalisation, pour nous rassurer, rassurer nos enfants, nos équipes, nos clients, et maintenir le cap.
Mais de temps en temps, ça peut être sain de prendre un moment pour laisser de la place à nos émotions, les accepter, les laisser s’exprimer, les nommer, voire les partager avec des proches.
Ça ne résoudra pas tous les problèmes, mais ça nous évitera d’en créer des supplémentaires en devenant des cocottes-minutes prêtes à surréagir au pire moment, quand le couvercle n’arrivera plus à contenir le trop-plein.
Voici donc un petit florilège de sentiments observés ces derniers temps, non exhaustif, bien évidemment.
A vous de voir ceux qui vous parlent, vous pouvez même leur mettre une note entre 0 et 10, pour repérer ceux qui vous animent le plus fortement.
Ça fait toujours du bien de les identifier. Et si besoin, vous pouvez aussi identifier des actions simples à mettre en œuvre. Car les émotions sont des messages qui invitent à agir pour préserver l’équilibre.
Et même si on n’a pas toujours les moyens d’influencer son environnement, on peut toujours contribuer à son niveau pour avoir le sentiment de faire sa part et garder la main sur son intégrité.
Inquiétude : en constatant que les équilibres installés ne sont jamais acquis, que les règles peuvent être enfreintes ou modifiées à tout moment, et que la volonté d’équité n’est pas garantie.
Excitation pour certains / Fascination horrifiée pour d’autres : en assistant au piétinement hilare des usages, aux coups de pied dans les fourmilières où l’on marche sur des œufs depuis toujours.
Colère / Dégoût : en voyant ceux qui font chaque jour un peu plus le choix de leurs intérêts personnels, quand notre environnement nous invite chaque jour un peu plus à nous unir pour trouver des solutions d’intérêt général.
Fierté / fraternité : en observant les initiatives des uns et des autres pour défendre des valeurs humanistes et collectives.
Découragement / incrédulité : en voyant se profiler la menace que l’histoire se répète sous nos yeux, quelques mois après avoir célébré le devoir de mémoire.
Résignation, voire une forme de soulagement paradoxal : finalement, plus besoin de redouter les effets à long terme du changement climatique si la prochaine guerre mondiale est nucléaire. Ouf.
Sérénité / foi en l’espèce humaine : en ayant confiance dans l’adaptabilité et la sagacité de l’homme moderne, qui saura faire les bons choix quand il sera mis au pied du mur.
Honte / culpabilité : en restant dans notre zone de confort alors que la vie de beaucoup a pris / prend / va prendre une tournure dramatique.
Compassion : en pensant aux victimes de l’état du monde.
Tristesse / impuissance : en se demandant si le retour de la loi du plus fort va se généraliser et si l’empathie et la dignité sont appelées à être raillées et (re)devenir des signes de faiblesse. Et si oui, y avons-nous préparé nos enfants ?
Joie : en faisant de l’humour sur l’actualité, car il faut bien en rire, et en retrouvant ce sentiment paradoxal de l’époque covid : tout est fait pour nous couper les uns des autres, et pourtant le lien parait plus fort que jamais, du fait que l’humanité entière semble soudain confrontée aux mêmes défis.
Ça va, vous, sinon ?
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