Merci à toi qui m'exaspères
- Marianne Ducret
- 12 mai
- 4 min de lecture
Quelqu’un vous insupporte en ce moment ?
Tant mieux !
Vous pouvez même envisager de remercier cette personne, qui vous offre une merveilleuse opportunité de croissance personnelle 🤗🥳

Alors certains diront que ce n’est pas vraiment leur priorité en ce moment, rapport au contexte international, aux incertitudes économiques, ou à la difficulté de faire juste leur boulot normalement.
Et pourtant, quel meilleur moment pour faire un peu d’introspection ?
🙏 car la sécurité intérieure reste ce qu’on a inventé de mieux pour résister aux remous extérieurs,
💪 car dans un contexte qui favorise les crispations et les clans, ça devient presque un acte militant d’entretenir sa souplesse d’esprit et sa capacité de remise en question.
Mais revenons à l’être délicieux qui nous complique la vie; il nous permet d’explorer deux aspects fondamentaux nous concernant :
1. Pourquoi faisons-nous une fixation sur lui ?
2. Quel comportement adoptons-nous en conséquence ?
Peut-être que c’est très clair pour nous. Ou peut-être que ça ne l’est pas, le risque étant alors d’avoir des réactions inconscientes qui ne servent pas nos intérêts. Sans compter l’énergie gaspillée à ruminer la situation.
Identifier des solutions constructives, cela commence par une bonne connaissance de soi : d’une part, ce qui nous active, et d’autre part, les stratégies de défense que nous avons tendance à mettre en place par réflexe.
Voici quelques questions permettant d’explorer la situation avec une personne problématique.
1. Pourquoi cette personne nous énerve-t-elle ?
‼️Il se peut que la réponse soit évidente : son comportement a des conséquences négatives sur notre quotidien, que ce soit volontaire ou non.
Elle représente donc une menace pour notre bien-être, voire pour notre équilibre général.
Plus ou moins consciemment, nous serons alors attentifs à notre capacité à résoudre le problème et à nous protéger de l’adversité.
L’enjeu de cette situation n’est donc pas neutre dans notre relation avec nous-même.
🤔 Il se peut que la réponse soit moins évidente : cette personne ne nous cause pas vraiment de tort, mais c’est sa façon d’être qui nous gène.
C’est-à-dire ? En quoi est-elle un problème pour nous ?
- Est-ce qu’elle incarne des valeurs différentes des nôtres ?
- Est-ce qu’au contraire elle nous ressemble, sur des aspects que nous n’assumons pas ? Elle a des traits de personnalité que nous n’aimons pas chez nous ?
- Est-ce qu’elle a accès à des choses auxquelles nous n’avons pas accès ? Est-ce qu’elle s'autorise des choses que nous ne nous autorisons pas ?
- Est-ce qu’elle nous rappelle quelqu’un avec qui nous avons (eu) une relation compliquée ?
Et par conséquent, que vient-elle menacer chez nous ?
- nos croyances / notre vision du monde ?
- notre image de nous-même ?
- notre satisfaction quant aux choix de vie que nous avons faits ?
- notre stabilité émotionnelle, en ravivant des souvenirs désagréables ?
Le fait que cette personne ait capté notre attention de façon durable montre qu’elle nous bouscule et interroge quelque chose en nous. Elle est de ce fait perçue comme une menace qui vient perturber notre équilibre psychique et mettre en risque notre relation avec nous-même.
2. Comment réagissons-nous à cette situation ?
Face à une menace, on parle souvent des 3 stratégies : Freeze / Flee / Fight.
😳 Freeze, c’est se figer, en état de choc ou pour dissuader l’ennemi d’attaquer, en essayant de passer inaperçu ou en se mettant en position de soumission.
Dans un quotidien d’humain, cela peut correspondre au sourire de façade. On fait semblant de rien, tout va bien. Une forme de déni, assumé ou inconscient.
À vérifier : comment vivons-nous à moyen-long terme le fait de sacrifier notre authenticité et de subir une situation qui ne nous convient pas ?
😨 Flee, c’est fuir le danger. Soit en évitant de croiser la personne menaçante, soit en partant définitivement. Si les comportements d’évitement chronique peuvent être dévalorisants et non résolutoires, du fait qu’on n’affronte jamais vraiment le problème, l’évitement occasionnel peut être un acte de grand courage, et la meilleure solution quand le danger lié au fait de rester est avéré.
😡 Fight, c’est attaquer, faire face à la menace. Cela peut être fait de façon plus ou moins brutale, plus ou moins constructive, plus ou moins résolutoire.
En développement personnel, on parle de confrontation pour désigner le fait de traiter le problème directement avec la personne concernée : dire les choses, partager ce qui est problématique pour soi, et proposer des solutions en faisant des demandes.
À vérifier : est-ce qu’on a la bonne posture pour le faire ? (= assertivité et non agressivité) Et est-ce que la personne en face est capable de le recevoir ?
Il n’y a pas de stratégie meilleure que les autres. Tout dépend du contexte, de la nature exacte du danger, et de nos ressources pour y faire face.
Ce qui est intéressant, c’est de repérer si l’une de ces stratégies a nettement notre préférence, et pourquoi ? Et avec quels résultats ?
Juste pour voir si on ne devrait pas essayer autre chose.
Tout en comprenant qu’on a une bonne raison de ressentir ce qu’on ressent et de réagir comme on réagit.
Tout comme la personne en face a ses raisons pour agir comme elle le fait.
Qui peuvent être très éloignées de celles qu'on imagine.
Si la connaissance de soi est un pré-requis pour gérer au mieux la situation, la connaissance de l'autre est l'étape suivante.
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